L'amour, ce sont ces chrysalides...

L'amour: ce sont ces chrysalides, cocons d'ailes
Qui s'ouvrent
à la vie, avant de s'envoler
En papillons joyeux, en bouquets d'étincelles,
Enflammer le jardin comme des feux follets,

C'est cet oiseau qui chante égrainant ses arpèges,
Romance passionnée au seuil du paradis,
Une chanson tissant les fils de tendres pièges
Dont les sons caressants nous laissent étourdis;

Cette abeille en sursis qui butine sans cesse,
Ces insectes poudrés plongeant dans l'or des fleurs,
C'est ce matin léger comme un doigt qui caresse,
Ce printemps généreux innovant des couleurs,

C'est la lune en plein jour qui patiente et s'attarde
Au rare rendez-vous d'un dieu que l'homme implore:
Ce soleil embrasant la douceur babillarde
Glissant dans l'eau fuyante aux sources de l'aurore,

C'est un essaim dans l'air en volutes d'avions
Qui filent pour New-York, Rio, Rome ou Lisbonne.
Et qui laissent des graffs, symboles d'évasions
Dans les yeux vagabonds d'un enfant qui frisonne.

Ce sont ces pas perdus usés sur le chemin
Qui mène à
« Lassitude» au lieu dit de « Routine»
Cette envie en chansons qui cherche encor ta main
Pour partager l'émoi des berges clandestines,

Ce sont nos doigts tressés sur lârne de nos liens
Nos regards convergents pour poser notre vie,
Nos corps à l'unisson après les va-et-vient,
Le duo de nos cours, notre danse assouvie".

Un jour l'amour sera temple du souvenir;
Nous nous endormirons sous un tombeau de neige;
Nos âmes brilleront comme un bleu de saphir
Et nos enfants diront: que l'amour les agrège!

Alain MANARANCHE

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