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Un demi-tour de monde
Il est sept heures et je me lève Chez toi, à un demi-tour de monde La lune, blafarde et ronde Illumine ton visage des morceaux de mes rêves. Il est sept heures et toi tu dors Chez toi, à un demi-tour de monde Dans ton lit, éparpillée, ta chevelure blonde Met sur l`oreiller de doux reflets d'or.
Par la fenêtre, au bout du champ La rivière déchire dans la pénombre De ses reflets de lait, les arbres et leurs ombres Donnant au paysage un air presque méchant. On distingue à peine le chemin Que l'on prend souvent ensemble Cour dessus, cour dessous, quand nos yeux tremblent Sans rien dire, se tenant simplement les mains.
Tous les animaux nous connaissent Et nous accompagnent de leur présence Tout au long de notre danse, immense De leurs chants, et puis disparaissent Dans l'épaisseur complice de la forêt Où les senteurs de leurs amours profondes Nous enivrent et nous inondent Comme une pluie de pleurs indiscrets.
C'est si loin et si proche à la fois,Chez toi, a un demi-tour de monde Un souffle à peine, un jet de fronde Un rêve dont on ne reviendrait pas. Ne plus penser à l'heure et sombrer Chez toi, à un demi-tour de monde Où je ferais beau pour que tu fondes Pour ne plus rien faire d'autre que t'aimer…
Philipe PARCHEMINEY
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