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Le Bruit du Silence
Vous êtes-vous arrêtés,
Ne serait-ce qu'une fois,
Tout près d'une forêt,
Au beau milieu d'un bois
Ou même en pleine campagne,
Aux abords d'un ruisseau
Qui laisse couler ses eaux
Depuis la montagne?
Vous êtes-vous reposés,
Ne serait-ce qu'un matin,
Contre l'écorce d'un pommier,
Dans le creux d'un chemin,
A côté d'une ferme,
Ou près d'un château en ruines
Déteint par la bruine
Et entouré d'une berme?
Vous êtes-vous allongés,
Ne serait-ce qu'un soir,
Au détour d'un sentier,
Au pied d'un vieux phare,
Dans un désert de dunes,
Au milieu de l'océan,
Sur un radeau flottant,
Juste au clair de lune?
Avez vous alors entendu,
Dans le calme environnant,
Les pleurs de l'arbre fendu,
Le soupir infini du vent?
Savez-vous quelle souffrance,
Quelle blessure, quelle détresse,
Quelle passion et quelle démence
Ce vent emporte-t-il, quelle ivresse?
C'est le bruit du silence,
Le cri de guerre de là violence,
C'est la plainte d'un humain,
Homme, femme ou gamin,
Celle d'un malheureux,
Gémissement affreux,
Son unique défense.
Il ne doit rien dire,
Il doit juste souffrir.
En silence.
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