Cris d'amour

Que m'importe le jour, que m'importe la nuit,
Que m'importe le temps, le silence ou le bruit
Puisque tu n'es plus là pour chanter l'espérance,
Toi, la chair de ma chair, avec ta différence,
Toi, mon fils bien aimé, mon unique, mon seul,
Que la mort sur son cour étreint dans un linceul ?

Ô père ! Avec ton cri toute mon âme tremble.
Pourquoi l 'abjures-tu quand, cheminant à l'amble
A tes côtés, toujours, elle boit ton chagrin
?
Ne vois-tu donc, hélas, qu'un reste souterrain
De mon temple brisé qui n'est plus que vestiges
Depuis l'ultime envol de mon souffle en vertiges
?

Où es-tu mon enfant ?
Est-ce toi qui me parle ?

Je suis dans la lumière, en son amour géant,
Observe la nature, il n'est pas de néant
:
Je suis présent partout ! Ne sens-tu pas, Ô père,
Que je ne suis pas mort, que ma présence opère
Dans tout ce qui t'entoure et que tu ne sais plus,
Noyé de désespoir, regarder, trop reclus
?

C'est que j'ai trop de peine.
Es-tu donc vraiment là ?

Oui, je suis là ! Tout près : je perle avec ton rire,
Rayonne dans ta joie et dors dans ton sourire.
Pourquoi donc me fuis-tu par ce tourment amer
Qui déchire ton âme en t'imposant l'enfer
?
Moi qui ne suis heureux qu'avec ton cour qui chante !
Recherche-moi, veux-tu
? D'une foi diligente. ..

Ô mon si tendre enfant
Donne-moi ce courage!

Qu'importera le jour, qu'importera la nuit,
Qu'importera le temps, le silence ou le bruit
Puisque tu m'entendras te chanter l'espérance
Avec la certitude où puiser l'assurance
Que notre âme subsiste en toute intégrité.
Alors tu trouveras paix et sérénité.

HAUBERT-BIETH

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ARTICLE 2000