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Ballade des cours perdus
Chacun sa croix pour tout bagage, Ils n'étaient que troupeau perdu, Sur les chemins de l'esclavage. La nuit marchait sur l'inconnu, Le ciel muet s'était vendu A tous les seigneurs du carnage Alors pourquoi ces poings tendus ? Qu'il était loin, leur vieux village !
La faim, le froid, au fond des cages, Guettaient leurs corps tout courbatus, Dans ce triste compagnonnage, Camarade, t'en souviens-tu ? Sous l'oil des fusils à l'affût, Ils avaient fait l'apprentissage De la misère au front têtu Qu'il était loin, leur vieux village !
Le temps rongeait comme un sauvage De chers espoirs entretenus, Qui n'étaient plus qu'amers mirages, Quand d'autres jours sont survenus. Pourtant le rêve a survécu, Ils abordaient de doux rivages, Malgré leurs fers, le soir venu Qu'il était loin, leur vieux village !
Vous dont la mort na pas voulu, Quand elle criait dans les parages, Pensez à ceux qu'on n'attend plus. Comme ils sont loin leurs vieux villages !
Pierrette MANOUSSIS
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